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Chroniques d'un vieux bougon
12 mai 2011

Vertiges du retour

         De retour, hier soir, dans ma chaumine. Ma chatte Adèle m'adresse cent reproches pour mon absence. J'apprécie, quant à moi, la canne de mon père qui m'aide grandement à garder la position debout pour reprendre possession de chaque pièce de mon logis. Ce ne sont certes pas des soucis de propriétaire qui m'animent. Mais retrouver son cadre familier loin des odeurs aseptisées d'une chambre d'hôpital restera, je crois, pour quiconque un plaisir sans nom. Hector et Paris, les deux hiboux qui ont colonisé les combles, ont marqué eux aussi, et à leur manière fort bruyante, la joie qu'ils éprouvent à entendre à nouveau de la musique sous leurs pattes en lieu et place du silence. J'ai même l'impression que des colocataires se sont joints à eux pour danser la sarabande jusque fort en avant dans la nuit.

        Pendant mon séjour forcé dans l'antre d'Esculape, j'ai fait l'acquisition du dernier disque de Claire-Marie Le Guay, "Vertiges", qu'elle consacre à Franz Liszt. Puisque c'est l'année du bicentenaire de sa naissance, je décide de participer aux célébrations en écoutant sa musique dès mon réveil. Claire-Marie Le Guay nous offre, en guise de mise en appétit, une "Frantasia Quasi Sonata" d'honnête facture. Elle n'est pas la première à tenter de pénétrer l'univers du compositeur et j'ai dans l'oreille d'autres interprétations, dont celle d'Arrau, qui surent mieux, précisément, approcher du vertige. Suit la fameuse sonate pour piano et si mineur. Claire-Marie Le Guay s'y révèle droite et pénétrante mais bien éloignée de l'humanité et de la chaleur d'un Vladimir Horowitz. Je choisi alors le silence de la campagne qui entre à flots tumultueux dans ma maison comme s'il s'était accumulé devant ma porte durant mon absence.

        Hélas, dans la dure réalité des faits, ce sont surtout les courriers déposés par le facteur qui se sont accumulés dans leur boite ainsi que les communications téléphoniques dans leur messagerie. C'est ainsi que Sophie m'informe qu'elle est invitée à exposer ses vouivres dans un Grand Café de Vienne. Elle m'invite à les y rejoindre au cours de dernière semaine de juin où se dérouleront les derniers accrochages et le vernissage. Ils ont déjà pris un billet pour moi pour un concert Mahler organisé dans le cadre de l'année anniversaire de sa naissance. Le courrier m'annonce par ailleurs que nous sommes également dans l'année du centenaire de la naissance d'Alexandre Vialatte. Diverses manifestations se mettent en place pour ce mois de mai. La plus importante, à mes yeux, se déroulera le vendredi 27 à l'opéra de Vichy. Denis Wetterwald y présentera son spectacle "L'homme n'est que poussière. C'est dire l'importance du plumeau!". J'espère pouvoir m'éviter le secours de ma canne pour gagner la ville d'eau. Le mieux, pour m'en passer rapidement serait que je reprenne sans attendre mes habituels exercices de jardinier. Je n'ai d'ailleurs pas encore revisité mon courtil, mon jardin potager et le parc.

          Abandonnant mon fauteuil, je gagne la terrasse et inspecte d'un oeil désabusé pelouse et parterres. Surprise ! Des mains charitables ont tondu l'herbe qui brille encore de rosée, arraché les myosotis et les bulbes fanés et planté une longue théorie de bégonias qui seront du meilleur effet en fin de mois de juin. Lorsque je partirai pour l'Autriche! (Roland Bosquet)

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