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Chroniques d'un vieux bougon
17 octobre 2011

L'Eléphant Rose

      Voilà. C’est fait. Les Roses sont parvenus à désigner leur Héros pour affronter l’Adversaire devant le grand Jury. Ce bel Éléphant sera-t-il en mesure de panser les plaies et de rassembler son troupeau ? Car, en 2012, l’enjeu n’est pas seulement de vaincre un adversaire ! Si l’on en croit commentaires et sondages, il aurait déjà vaincu. Soit ! Mais a-t-il gagné ?

       Pour quelques jours encore, les projecteurs resteront orientés vers le Rose. Le temps de laisser les commentateurs gloser jusqu’à satiété et aux crânes d’œuf des états-majors de se plonger sur les courbes et les graphiques. Mais les Bleus s’ébrouent déjà avec impatience. Leur barque s’est délestée d’un poids lourd-pas-si-lourd-que-ça dans un plouf lamentable. Un plouf pressenti souvent et annoncé parfois à mots couverts. Faisait-il partie d’un plan ? Si oui, s’est-il produit à l’heure prévue ou a-t-il tout simplement avorté ? Seul l’avenir le dira. Mais il change la donne. Désormais et plus qu’avant, les Écharpes Oranges sont à la recherche de celui qui leur indiquera le Milieu. Ce milieu qui fait, dit-on, pencher la balance. L’Éléphant Rose sait tout cela, bien sûr. Il doit aussi savoir que passés trois jours de repos bien gagnés sous un soleil basque complice, il verra les Moustaches Vertes frapper à sa porte. Bien épluchés par nos spécialistes, diront-elles, les nouveaux sondages montrent, mon très cher camarade, que tu n’es pas aussi fort qu'il le paraît. Nous, on voudrait bien t’aider mais il nous faudrait trois sièges de députés en plus! Mon très cher adversaire dans le Rose, diront les anciens adversaires  redevenus camarades, je veux que tu saches que je te soutiens sans réserve dans la course folle qui t’attend. Enfin, qui nous attend ! Car avec le poste ministériel que tu vas me réserver, nous sommes tous dans le même bateau, n’est-ce pas ? N’oublies pas, mon cher camarade, dira tel président de région assujettie au vote rose, que l’autre soir, tu m’as promis les douze millions qui me manquent pour mon très cher tramway.  Et pendant ce temps, les Bleus, un peu cassés certes en ce moment par des affaires grises, pavoisent devant les projecteurs à nouveau dirigés vers eux.

       Il ne faut pas s’y tromper. Ils connaissent l’exercice largement aussi bien qu'à Rose, Vert ou Rouge. Il se trouve d’ailleurs déjà plus d’un pour dire que le Centre est à Droite même si le milieu est un peu plus à Gauche. Quant au Centre tout à fait à Gauche, il n’a même plus besoin de montrer à quel point il brille encore plus par son absence. Donc, le chef des Bleus-gris ou l’un de ses lieutenants et les chefs des Oranges-bleus vont secrètement se rencontrer dans quelque estaminet élevé cette fois sur la rive gauche de la Seine. Ils vont à leur tour se partager des sièges afin que chacun soit situé à la bonne distance, soit selon son poids et son mérite, de la fameuse soupe qui nous vient, rappelons le, des Francs qui envahirent jadis  notre belle Gaule gallinacée. Et quand tout lui semblera en ordre et que le petit aura pris sa tétée, le chef des Bleus, redevenus par miracle plus blancs que blancs, se présentera devant les écrans pour annoncer la fantastique nouvelle de sa candidature. Pour servir la France et les Français, bien entendu, mais cela, ils le disent tous, même ceux qui ont d’autres idées en tête.

       Et là, le chef des Roses devra batailler dur. Car si le chef des Bleus paraît fortement ramolli de l’intérieur, il peut exposer une façade extérieure présentable sinon brillante. Dire le contraire serait contre-productif. Car aujourd’hui, pour espérer être bon ou moins mauvais à l’intérieur, il faut savoir bien batailler à l’extérieur et notamment sur l’Europe dont on n’a guère, hélas, entendu parler. Notre bel Éléphant Rose requinqué et rasé de près, peut trouver les arguments pour vaincre le chef des Bleus. Mais pour gagner en plus  la confiance d’une belle partie des électeurs ni Roses, ni Verts ni Rouges, il devra se montrer hardi et ambitieux. Expliquer, convaincre, entraîner. En un mot proposer une vraie vision pour l’avenir qui ne date pas d’hier. (© Roland Bosquet)

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