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Chroniques d'un vieux bougon
10 décembre 2013

Les scientifiques s'interrogent

scientifiques

         Le soleil arbore ce matin  toute sa magnificence dans un ciel dépourvu de nuages. Les scientifiques sont pourtant inquiets. On peut même dire qu’ils s’interrogent. Ils s’accordaient jusqu’ici pour estimer que notre astre solaire réchaufferait la Terre pendant près de cinq milliards d’années encore. Ce qui était somme toute plutôt rassurant pour les commerces d’été en bord de mer et les jardiniers toujours préoccupés par le murissement de leurs tomates. Or il paraîtrait montrer, déjà, des signes de faiblesse. Disons qu’il serait entré depuis quelques années dans une inhabituelle somnolence. Voilà plusieurs millénaires, des astronomes chinois l’avaient observé. Grâce à sa longue vue, Galilée avait confirmé leurs constatations. Tel un enfançon qui apprend à manger tout seul avec sa cuiller en plastique, le soleil est si maladroit qu’il décore régulièrement son plastron d’une multitude de taches. En avril de l’an 2000, il parvenait ainsi à en produire jusqu’à 120 par jour. Or neuf ans plus tard, il restait 266 jours entiers sans en provoquer une seule. Il se serait légèrement ressaisit par la suite puisque son palmarès pour l’année 2012 s’élève à 67 impacts pas jour. Mais nous sommes encore loin du compte et l’année 2013 devrait s’achever sans véritable amélioration. Comme si son stock d’hydrogène s’épuisait plus tôt que prévu. Et cette sénescence précoce est d’autant plus préoccupante qu’elle pourrait être soupçonnée d’influer sur l’autre souci des scientifiques. Les climatologues, en effet, semblent avoir égaré leur réchauffement climatique. Depuis 1998, la température de la Terre n’a guère évolué que de cinq petits centièmes de degré alors que le régime de croisière depuis 1951 était de douze et que les modèles informatiques en prévoyaient  vingt et un pour chacune des dix dernières années. Où donc est passé ce maudit réchauffement ? Et ses détracteurs de se gausser au risque d’échauffer la bile de nos sages experts du Groupe  Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat. Sa disparition serait-elle une conséquence de la relative léthargie du soleil ? La question n’avait longtemps rencontré qu’une froide indifférence de la part des spécialistes. Sommés malgré tout de répondre, ils expliquent aujourd’hui qu’il n’en est rien. L’activité du soleil n’interviendrait en réalité que fort peu dans le processus. La production de gaz à effet de serre n’ayant cependant jamais cessé de croître, il faut donc imaginer que la Terre a trouvé un moyen astucieux de se protéger de ses excès. Comment ?  En l’enfouissant ! Où ? Mais dans les océans, bien sûr. Ils représentent plus de 70% de la surface de la planète et ils hébergent un milliard trois cent soixante dix millions de kilomètres cubes d’eau. Sans compter les sardines, les bouteilles à la mer et les plongeurs sous-marins de Cassis. Le CO2 est donc manifestement emmagasiné dans quelque fosse océanique comme celle des Mariannes par exemple. Le jardinier peut être rassuré. Mais pour combien d’années ? Le soleil retrouvera-t-il un jour une activité normale ? Est-ce bien utile que je sème mes radis roses au printemps et que je plante mes pieds de tomates dès la fête des saints de glace passée si rien de tout cela ne devait mûrir ? Sans doute faudra-t-il attendre que les ordinateurs aient craché une solution fiable pour le savoir. Mais attendre jusqu’à quand ? Le monde risque donc de s’interroger encore longtemps. Ce qui perturbera inévitablement sa course autour de lui-même. Comme d’habitude.

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