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Chroniques d'un vieux bougon
16 octobre 2014

La Loi est la Loi.

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       Il n’est guère de mois sinon de semaine sans que l’un de nos grands dirigeants ne réaffirme depuis le parvis de son palais ou au micro de quelque média le grand principe qui veut que la Loi de la République doit être respectée. Ainsi, chef de parti, chef de députés, chef de gouvernement ou, ce qui revient souvent au même, chef de rien du tout, juge, président de quelque chose, préfet, ministre, super-ministre ou ministricule, tous n’ont que ce précepte à la bouche : « tous les citoyens sont égaux devant la loi de la République ». Chacun sait que tous les "égaux" en question ne sont pas semblables selon qu’ils sont riches ou pauvres, puissants ou misérables. Le refrain est connu. Il serait pourtant, selon certains, des lois parfaitement contestables et des sanctions relevant presque du grand banditisme institutionnel. Les contraventions pour vitesse excessive relèveraient de cette catégorie. Les radars ne seraient jamais au bon endroit. Ou plutôt, ils seraient intentionnellement installés aux endroits les plus lucratifs pour les services fiscaux. Peut-être est-ce vrai. Mais on oublie trop souvent de reconnaître et de rappeler que, sauf erreur, 100% des contrevenants sont en infraction avec le code de la route lorsque l’appareil les photographie en flagrant-délit. Donc, la loi étant la loi, il n’est que justice qu’ils en soient châtiés selon les règles. Par contre comment appeler le refus d’un gouvernement de la République d’appliquer une loi, comme celle instituant l’écotaxe par exemple, qu’il a lui-même élaborée ? Un gouvernement chassant l’autre, on pourrait penser que, leurs avis sur l’affaire divergeant, le second serait en droit de…Non. La loi étant la loi, elle s’impose à tout citoyen quel que soit le gouvernement réuni autour de la table. Or la chose est d’autant plus étonnante qu’en l’occurrence, le second gouvernement est, pour une fois, en accord avec le premier. Que peut comprendre un brave citoyen lambda retiré en bougonnant dans son courtil sis au fond d’une vallée perdue au cœur des Monts ? D’autant que cette loi a été, en son temps, votée par la presque totalité des députés, majorité parlementaire et opposition pour une fois écologiquement réunis.  À quoi sert-il aux députés de la République de voter des lois si leur application en est ensuite sciemment écartée ? C’est, en la circonstance, leur dénier toute valeur. Quel crédit auront donc désormais les lois votées par le Parlement ? Sur quels critères devra-t-on faire la différence entre une bonne loi et une mauvaise loi ? À l’air du temps ? à la couleur des cerises ? à la teneur en soufre des particules fines en suspension dans l’air urbain ? au nombre d’œufs dans les nids de mésanges bleues ? à l’âge du capitaine ? Sur quels motifs, en vertu de quels fondements pourra-t-on condamner le non-respect d’une loi ? « Je refuse de respecter la limitation de vitesse et de payer ma contravention parce que j’estime la loi inique ! » Où sera dorénavant l’intérêt d’élire des députés pour qu’ils votent des lois à ce point dévalorisées ? Et le plus singulier dans tout cela, c’est que personne ne s’émeut de cette situation dans les plus hautes sphères, qu’elles soient journalistiques, étatiques ou connexes. Mais sans doute est-ce pour aider le monde et le justiciable à marcher un peu plus joyeusement vers leur avenir radieux.

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