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Chroniques d'un vieux bougon
27 novembre 2014

Rencontres et parallélisme

 

paralleles

    Mon maître d’école, qu’animait un grand sens pratique, aimait à user du tableau noir pour illustrer ses démonstrations. Il y traça un jour deux droites l’une au-dessus de l’autre. La craie crissa. La classe retint son souffle. « Michel, demanda-t-il à un grand du Certificat qui arborait déjà quelques poils au menton, comment appelle-t-on des droites qui ne se rencontrent jamais ? » « Des parallèles, M’sieur ! » Euclide entrait dans la tête des élèves de CM1. Il n’en sortira plus. Et même si Einstein jeta des doutes sur l’existence réelle des droites parallèles lorsqu’elles atteignent le bout du bout de la fin de l’infini, rien n’y fera. Pour les esprits simples comme celui du vieux bougon, les droites parallèles ne se rencontrent jamais. La vie courante en offre d’ailleurs des exemples édifiants. Ainsi les rails de chemin de fer ne se croisent pas, les barrières de sécurité des autoroutes non plus et on n’a jamais vu la courbe des impôts s’incliner lorsque celle des revenus s’élève, même si l’inverse se produit encore trop souvent. Mais le postulat d’Euclide se vérifie-t-il partout ? Oui affirment des chercheurs australiens et il ne serait même pas exclu que des mondes parallèles au nôtre existent autour et avec nous. Ils avancent pour preuve que des phénomènes inexplicables se produisent régulièrement qui ne peuvent s’expliquer que par l’intervention de ces mondes parallèles. Certes, expliquer l’inexplicable par le fait même qu’il est inexplicable relève du pur sophisme jésuitique. Certes prouver l’existence de mondes parallèles par le fait qu’ils interviennent dans le nôtre contredit la notion même de parallélisme. Cependant, là encore, la vie courante regorge de faits qui semblent corroborer les déductions de nos chercheurs. Ainsi les lois et règlements prescrits depuis la capitale par les gens d’en haut ont-ils régulièrement des conséquences sur la vie des gens d’en bas alors que chacun peut témoigner que les uns et les autres vivent dans deux mondes parallèles. Surtout les autres d’ailleurs. Prenons les dispositions concernant les recettes du budget de l’État. On voit bien que ceux qui les prennent ne sont pas ceux qui les subissent car il ne fait aucun doute qu’elles seraient alors beaucoup plus clémentes. Voilà donc deux mondes parallèles qui s’ignorent et s’influencent à la fois. Rien n’empêche donc, comme le prétendent ces chercheurs australiens, que d’autres mondes évoluent autour de nous. Nous ne les voyons pas. Nous ne les entendons pas. Mais ils rôdent. Qui n’a jamais ressenti une présence étrange sinon même inquiétante en gravissant l’escalier de l’immeuble où réside sa maîtresse ou son amant ? Qui n’a jamais perçu dans l’ombre de la porte cochère un regard critique sinon même réprobateur au moment d’allumer une de ces cigarettes désormais prohibées ? Einstein avait raison contre Euclide, les mondes parallèles ne se contentent pas de se côtoyer, ils se rencontrent, se croisent, s’entrelacent et se chevauchent allègrement. Et malgré tout, le nôtre poursuit inexorablement sa route joyeuse vers son avenir qu’il croit encore radieux.

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Commentaires
E
heu...sous un soleil radieux, évidement !
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E
Je suis d'accord...les rails ne font pas avancer le train, mais le train-train continue sans doute. Au grand parallélisme, le prisme de la découverte... lorsque les scientifiques et autres théoriciens finiront par admettre que la théorie des montagnes qui ne se rencontrent pas est peut-être fondamentalement erronée, que les neurones gravitent autour de nous sans qu'on les voit, que demain est un mystère absolu dont on peut tout espérer...rien n'est complètement négatif. Même les déficits budgétaires ont des marges secrètes. La transparence est une idée qui n'a pas encore trouvé d'espace pour faire ces premiers pas...Mais, nos satellites copulent à gogo dans l'univers et ça, ce n'est pas de la fiction mais du réel, et comme le réel est pur fiction collective, il nous reste qu'à entrevoir une issue possible et probable dans un monde parallèle...et qui n'a de parallèle que le nom. En espérant que ma folie ne soit pas trop stérile, je vous souhaite une bonne journée.
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