Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques d'un vieux bougon
14 juin 2011

Hygiène et pollution

         Lors de la  soi-disant réforme de la retraite, on nous rabâcha jusqu'à satiété que, dans nos sociétés avancées, l'espérance de vie de nos enfants augmente régulièrement. Nul n'a jamais dit, d'ailleurs, que c'est peut-être là un signe montrant que l'on ne vit guère plus mal aujourd'hui qu'hier sinon mieux. Ce ne serait évidemment pas politiquement correct que de le prétendre. Il est bien connu que la pollution, le stress et la nourriture foncièrement mauvaise que l'on nous oblige à ingurgiter prouvent le contraire. Dans son numéro 1124 de mai 2011, le magazine Science et Vie apporte un élément supplémentaire allant en ce sens. J'y lis que l'air de nos grandes villes européennes est si nocif que ses effets ralentissent l'augmentation de la durée de vie.

         Cette nouvelle devrait rassurer les cassandres qui redoutent que la terre ne soit prochainement contrainte de supporter près de neuf milliards d'habitants. Les géographes estiment en effet qu'une grande partie de l'augmentation de la population est due à son vieillissement. Dame nature ayant trouvé un moyen commode de faire mourir les vieux plus jeunes, le chiffre fatidique ne serait donc pas atteint. Mais, dans le même numéro de Science et Vie, je lis que les enfants qui vivent dans les fermes risquent moins de souffrir d'asthme et d'allergies que leurs petits camarades citadins et, par là même, risqueraient de vivre plus longtemps. Cette anomalie serait due à une plus grande exposition des premiers aux animaux et aux foins ainsi qu'à une plus importante consommation de lait non pasteurisé. Voilà une constatation qui devrait rassurer ceux qui souhaitent vivre longtemps en dépit du risque qu'ils font courir à la planète. Cependant, la population agricole ne représentant plus guère que 2,5% de la population totale, les avantages d'une moins bonne hygiène devraient rester marginaux. Ce qui rassure les premiers.

           A moins que, comme le préconisait déjà Alphonse Allais, les technocrates de l'Organisation Mondiale de la Santé ne rendissent obligatoire le transfert des villes à la campagne sous le prétexte que l'air y serait plus sain. L'idée fait son chemin. On interdit déjà, dans plusieurs grandes villes, la circulation des véhicules les plus polluants. Je m'élève d'ailleurs avec la plus grande vigueur contre cette initiative qui sous-entend, a contrario,  qu'il ne serait pas grave de polluer les campagnes. Ce qui est particulièrement vexant pour ceux qui y vivent déjà. Cependant, si la pollution produite par les 4X4 des beaufs restait suffisamment faible pour ne pas gêner les habitants des combes perdues au coeur des Monts, mais suffisamment importante pour y rendre la construction d'une ville sans intérêt, j'y verrais, tout compte fait, un moindre mal. (Roland Bosquet)

Publicité
Publicité
Commentaires
Chroniques d'un vieux bougon
Publicité
Chroniques d'un vieux bougon
Albums Photos
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Publicité