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Chroniques d'un vieux bougon
14 mars 2013

Eglise catholique

cardinaux

     Il est de bon ton de brocarder l’église catholique, ses serviteurs, ses fidèles et celui qui se présente comme le successeur de Pierre qui en fut l’un des premiers et plus importants bâtisseurs. Outre que la "pensée unique" et soi-disant libertaire se garde bien de brocarder avec autant de vulgarité les adorateurs d’Allah, elle oublie l’Histoire et ce qu’elle lui doit. La chrétienté s’est d’abord répandue dans l’empire romain au prix du sang de ses martyrs. Ils croyaient qu’aimer son prochain comme soi-même permettrait d’accéder au paradis. Lorsque le pouvoir de Rome inclina lui-aussi à partager cette foi, la petite organisation des chrétiens sortit des catacombes où elle se réfugiait pour la survie de ses adeptes et s’installa au grand jour. Ces derniers étaient des hommes et des femmes comme vous et moi, des riches et des pauvres, des gros et des maigres, des lettrés et des ignares, comme dans toute société humaine. Cette nouvelle église acquit bientôt assez d’envergure pour exercer une réelle influence sur les mœurs plutôt rudes de l’époque, mœurs héritées des guerres continuelles pour l’accession au trône, pour la conquête d’un lopin de terre plus conséquent ou plus prosaïquement pour  l’acquisition de la femme du voisin plus riche, plus belle et plus prolifique. Comme le prescrivent les enseignements où elle puise ses origines, l’église des chrétiens s’employa au premier chef à défendre les plus faibles en imposant peu à peu de nouveaux usages. Ainsi de la suppression de la polygamie et de la création l’institution du mariage indissoluble pour éviter aux femmes la répudiation et aux enfants l’abandon. Ainsi des innombrables fêtes de saints, de carêmes et autres interdictions faites aux rois, nobles puis aux seigneurs de guerroyer. Des vies furent épargnées. Ainsi de la règle du poisson du vendredi pour inciter les riches à moins ripailler de viande prélevée sur les réserves des paysans et les forêts avoisinantes et à laisser plus de miettes aux pauvres. Ainsi du célibat des prêtres par une charte qui mit presque mille ans à être effective pour limiter les abus de mœurs des ecclésiastiques qui étaient et sont aussi des hommes. Ainsi des monastères dont on s’offusque aujourd’hui qu’ils soient vides doivent d’abord leur prospérité au travail des moines défricheurs et laboureurs. On leur doit nombre de progrès intervenus dans les pratiques paysannes comme l’assolement triennal, les amendements, l’araire puis la charrue, la sélection des animaux domestiques et des semis. Ces monastères s’enrichissent bientôt par les  dons des seigneurs soucieux d’expier leurs On pourrait multiplier les exemples. Or on ne change pas les mentalités en quelques quinquennats. L’église s’opposait à trop d’avantages acquis, trop d’habitudes, trop d’ambitions. Elle dut négocier, tergiverser, troquer, monnayer. En un mot, l’église chrétienne, constituée d’hommes et de femmes comme vous et moi, avec leurs qualités mais aussi leurs défauts, devint peu à peu une puissance civile, financière et politique tout autant que morale. Toutes les dérives étaient en place pour conduire à la Révolution. Pourtant, s’il ne faut pas ignorer les excès de toutes sortes  comme la funeste inquisition, il ne faut pas non plus jeter aux oubliettes le rôle civilisateur qu’elle joua alors. Ne vivons-nous pas aujourd’hui encore sur les bases  de ce cadre vieux de deux mille ans, depuis nos longs week-ends de transhumance jusqu’aux préceptes des Droits de l’Homme ? L’enseignement du livre, les Évangiles, que prêchèrent Pierre et ses successeurs portait en lui l’individualisme qui structure aujourd’hui notre société. Aussi, nombre des règles établies il y a mille ans et plus sont-elles naturellement  tombées en désuétudes. Il appartiendra à cette église de s’adapter si elle veut perdurer. Nombres de changements pourraient intervenir sans toucher en rien à sa raison d’être : aimez-vous les uns les autres. On parlera d’utopie ? Peut-être ! Mais l’Histoire montre que les civilisations qui oublient leur passé et perdent leurs rêves égarent leur âme et disparaissent ! (© Roland bosquet)

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Commentaires
H
NB. Je ne vois aucune trace de mon com écrit il y a +/- 6 heures. Globalement d'accord avec ton analyse sur les bienfaits passés source de progrès. Mais, je n'oublie pas non plus l'inquisition. Et l'Eglise n'a jamais réussi à empêcher les guerres, en encourageant même. Pensez aux croisades. Amicalement. dinosaure80..
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H
Je ne peux souscrire complètement au commentaire de Chanchant. On ne peut oublier l'apport de l'Eglise catholique, mais la prise de pouvoir de plus en plus prégnante amena beaucoup d'abus. Et le rôle de la papauté n'y est pas mineur. Bonne chance à François 1er pour un rôle plus social au service des plus pauvres. Mission impossible à mon sens.<br /> <br /> Amicalement. dinosaure80.
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L
Les droits de l'homme, l'erreur fatale de faire croire aux hommes qu'ils ont des droits...<br /> <br /> Alors qu'ils n'ont que des devoirs...<br /> <br /> Les droits de l'homme tuent l'homme !
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C
Ne feriez-vous pas preuve d'angélisme pour le coup ? (sans mauvais jeu de mots !)<br /> <br /> L'Eglise défenseur des pauvres ? Quelques ecclésiastiques deci-delà ont joué ce rôle. Mais l'Eglise dans son ensemble, depuis qu'elle est devenue une église et non plus la simple secte de son début a toujours pris le parti des riches, de ceux qui la faisaient vivre. Les pauvres étaient là pour vivre une vie de misère au service des riches, ce qui leur était constamment rappelé, en attendant une vie meilleure dans l'au-delà...<br /> <br /> L'Eglise s'opposant aux guerres ? Elle fût une sinistre guerrière lors des boucheries des guerres de religions...<br /> <br /> Vous passez bien vite sur l'inquisition, allant même jusqu'à parler de son rôle "civilisateur" ! Il fallait oser un tel commentaire !!! Les horreurs perpétrées alors me semblent fort difficile à comparer à une oeuvre civilisatrice ! On ne peut dénombrer les bûchers qu'elle a utilisé à tour de bras pour chasser le démon qu'elle voyait partout... L'inquisition a même poussé la caricature jusqu'à juger -et condamner bien évidemment- des animaux tels que des chats (bien sûr !) mais aussi des cochons par exemple... L'inquisition était avant tout l'intolérance poussée à son paroxysme, tout en se prétendant au service de Dieu, ce que ce dernier ne risquait pas de contester. <br /> <br /> Comme vous le dites, l'Eglise est composé d'êtres humains. Et la bonté, la générosité, la beauté que vous attribuez à l'Eglise n'a jamais existé que dans certains de ses écrits (d'autres sont d'une violence inouïe, à ne pas oublier) et chez quelques uns de ses membres. Pour le reste, ces humains qui la composaient se sont comportés en humains : agressifs, violents, intolérants, dictatoriaux, égoïstes et j'en passe.<br /> <br /> Enfin, quand vous dites "La chrétienté s’est d’abord répandue dans l’empire romain au prix du sang de ses martyrs", je trouve là un petit air de ressemblance avec les pratiques des adorateurs d'Allah justement !<br /> <br /> Le fanatisme est toujours sous-jacent dans les religions du Livre. L'Eglise catholique n'a pas échappé à cela dans le passé. Aujourd'hui elle s'effondre et une autre prend petit à petit sa place. Ça n'a rien d'étonnant ni de réjouissant et je suis d'accord avec vous sur ce point. Malheureusement, l'homme est incapable de vivre sans s'inventer de soi-disant "belles histoires" d'un hypothétique Dieu pour se rassurer, donner un "sens à sa vie", avoir moins peur de la mort... <br /> <br /> Alors, le moyen d'échapper à ses horreurs sous couvert d'un quelconque Dieu ? Je ne vois pas.<br /> <br /> Mais la "beauté" de l'Eglise catholique, je ne vois pas non plus, justement parce que je n'oublie pas l'histoire.<br /> <br /> Désolée, mais je ne pouvais pas rester sans réaction à la lecture de ce billet vraiment trop partisan à mon goût !
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