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Chroniques d'un vieux bougon
18 août 2020

Aperçu ce matin deux fillettes...

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Extrait de "L'Homme qui marche vers nulle part"

 Aperçu ce matin deux fillettes

chantant dansant riant

en robe rose et soulier blanc

 Elles ont illuminé le jour

 de rengaines d’antan

 de gigues rondes et cabrioles

par chemins creux taillis et bois

Au soir glissant et déclinant

sous le ciel en nuages et lune rougissante

j’ai pris abri en borie de guingois

mangée de ronces et d’herbes folles

La brise fredonne dans les genévriers

Les moineaux se hèlent dans la lande

Les pies jacassent dans les halliers

Du hameau en contrebas montent par instants

des éclats des silences des pleurs des chuchotements

Et j’entends les rires des fillettes

chantant dansant riant

à l’ombre du tilleul blanc

Et j’entends les rires et les chants de Juliette

dans la rue à l’école dans sa chambre

Les rires et les chants de Juliette

depuis longtemps perdus

si longtemps si longtemps

La nuit recouvre la colline la combe et les bosquets

et ses rires et ses chants bondissants

escortent mon sommeil musardant

en sourires étourdissants

J’ouvre les yeux et encore je l’entends

dans l’ombre pâle des lauses glissantes

des chuchotis de la brise changeante

du ballet muet des herbes sous la lune rouge-sang

Ses rires veillent ma nuit jusqu’au matin levant

Au ruisseau j’éclabousse à grande eau

mes idées grises mes rêves saouls mes illusions

Mais son babil sur les rochers luisants

se mêle aux rires et aux chansons

des deux fillettes chantant dansant riant

en robe rose et soulier blanc

Je reprends mon chemin

de mon pas hésitant

vers mes ailleurs revêches

précaires et chancelants.

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Commentaires
L
Bonne journée.
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