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Chroniques d'un vieux bougon
22 septembre 2023

Dépôt de bilan.

bilan

L’époque est aux bilans perpétuels. Ainsi nos quotidiens dressent-ils chaque jour le bilan de la veille sur les fronts de la guerre en Ukraine et le clôturent par des prédictions savantes qu’ils changeront le lendemain. Les pages politiques donnent la parole aux experts en tout qui établissent la longue liste des incuries de l’État qui n’en ferait jamais assez.  Reléguées en général en dernières pages, sauf pour les spécialistes bien-sûr, les brillantes péripéties conjugales des professionnels du ballon s’achèvent par leurs déplorables performances sur le terrain. Et après avoir, par des photos toutes plus terrifiantes les unes que les autres, évoqué les tempêtes, sécheresses et autres calamités météorologiques ayant frappé la Terre et ses habitants, ils posent des prévisions qui seront invariablement invalidées à court terme par la réalité.

Mon magazine hebdomadaire habituel ne manque pas, lui non plus et comme chaque année, de dresser le bilan de la saison touristique de l’été 2023. Les télévisions de toutes obédiences l’avaient déjà établi dès le soir du 15 août à grand coup d’interventions de vacanciers interrogés au hasard des rues et de restaurateurs et autres pizzaïolos des plages. Selon ces derniers, cette année-ci est la pire de toutes. Il a fait chaud dans le Sud, il a fait frais dans le Nord, il a plu sur la Normandie et la Bretagne, le Pays basque est toujours aussi vert et le vent aussi fort sur la Vendée. Pour comble, les vacanciers étaient certes aussi nombreux que l’an passé mais comme il manquait des saisonniers pour les servir, on a été obligés de refuser du monde. En un mot, c’est la catastrophe : le gouvernement devra ouvrir sa bourse pour soutenir cette si misérable profession et baisser les trop lourds impôts et charges qui pèsent sur elle ! Et si l’on ajoute à ce tableau apocalyptique les mauvais chiffres de la rentrée scolaire et les perspectives syndicales pour l’automne qui approche, il est bien difficile de conserver un moral d’acier.

Je contemple mon jardin dont je viens, profitant d’une éclaircie, de tondre la pelouse, et je me chagrine à mon tour. Les feuilles du catalpa et des bouleaux volent déjà sous la brise, les asters fleurissent et les hirondelles se rassemblent sur les fils téléphoniques. Les boutons floraux des chrysanthèmes annonceront bientôt les migrations des grues et des oies sauvages. En un mot, nous nous dirigeons tout droit vers les froidures de l’hiver !

Pour me redonner du courage, je revisite le passé en compagnie de mon ami Jean-Paul professeur émérite de grec ancien et fouilleur invétéré de vieilles pierres chassé de son Péloponnèse par les canicules et les incendies. Et nous prenons conscience des lourdes charges qui pèsent sur nos épaules. Non seulement nous sommes des hommes mais de plus blancs de peau et donc coupables d’avoir bénéficié des innombrables avantages octroyés par la civilisation créée par nos ancêtres fiers et dominateurs. Et non seulement nous sommes retraités, et donc une charge pour les actifs, mais également vieux et exigeants des soins médicaux toujours plus nombreux et toujours plus coûteux ! Mieux vaut donc éviter les bilans. . . À moins bien sûr d’avoir la sagesse de les ignorer sinon même d’en rire !

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Commentaires
L
Pareil !, mais tu oublies les catastrophes écologiques qui nous pendent au nez que sont les toilettes sèches et la fin des barbes culs.
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L
Cher Vieux Bougon,<br /> <br /> Une question cruciale : où se posaient les hirondelles avant l'invention du téléphone et des câbles électriques ?
Répondre
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