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Chroniques d'un vieux bougon
16 septembre 2013

Repartir d'un bon pied

bon_pied

      On tient en général fort peu de cas des pieds. C’est évidemment un grand tort. Ainsi, Racine et Corneilles mettaient-ils un point d’honneur à en mettre douze dans chacun de leurs alexandrins. Grâce à cette inflexible rigueur, ils ont écrit les plus belles et les plus grandes tragédies classiques de la littérature française. Ce qui n’est pas rien. Les Romains de l’antiquité tenaient eux aussi grand cas de leurs pieds. Surtout les légionnaires. Selon les historiens, le pied romain mesurait environ une trentaine de nos centimètres actuels. Saufs, bien sûr, ceux souffrant d’un œil de perdrix. Les pas étaient alors plus courts ce qui rendait les lieues beaucoup plus longues. On comprend pourquoi les  légionnaires romains apportaient les meilleurs soins à leurs pieds. De nos jours, hélas, sous le prétexte que les pieds se trouvent situés tout au bout du corps et qu’on les voit moins que les mains, on les tient pour quantités négligeables. Au point de faire à leur sujet des plaisanteries désobligeantes. Ses mains étaient si sales, disait Coluche, qu’on aurait dit des pieds ! Nos anciens, eux, savaient ce qu’ils devaient à leurs pieds. C’est pourquoi de plus en plus de vieillards gardent-ils aujourd’hui bon pied bon œil jusqu’à des âges avancés. Ils parviennent ainsi à échapper à la surveillance des gardiens de leur maison de retraite. Lorsqu’ils sont repris, leurs enfants expliquent alors au pied levé que leurs pauvres parents ont presque un pied dans la tombe. Ce qui, entre autres considérations, n’augure rien de bon pour leur avenir. En réalité, en matière pédestre, tout le monde n’est pas établi sur le même pied d’égalité. On a bien vu à la télévision et dans les journaux que certains ont les pieds plus égaux que d’autres. Une grande étude américaine (les grandes études sont généralement américaines !) a récemment démontré que les sujets vivants sur un grand pied sont, en même temps, les plus habiles dans l’exercice du pied de nez. Contrairement à ceux qui peinent à trouver chaussure à leur pied et qui sont ainsi condamnés à faire le pied de grue. Bien qu’ils pourraient sans doute trouver un emploi dans le bâtiment s’ils ne restaient pas les deux pieds dans le même sabot. Quoi qu’il en soit, septembre reprenant son cours, le vieux bougon se doit de repartir d’un bon pied. Mais lequel ? Michel Onfray, qui a déjà répondu à nombre de questions, pourrait-il répondre à celle-là ? Espérons qu’après avoir lu cette chronique au petit pied, il se mettra à pied d’œuvre dans son modeste pied à terre normand pour résoudre d’arrache-pied cette énigme philosophique fondamentale ! Car on voit bien que, désormais, le monde ne pourra plus tourner comme avant, pied au plancher.

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Commentaires
G
Le pied vous inspire, et à aucun moment vous n'avez perdu pied !
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