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Chroniques d'un vieux bougon
23 septembre 2021

Le mythe du Grand Soir.

grand_soir

Un vent mouillé agite la cime des bouleaux où un écureuil en expédition saute de branches en branches pour gagner le vieux chêne qui marque l’entrée de mon courtil. Dans l’enclos où nous venons de les réunir pour l’hiver, les bêlements des moutons de mes voisins agriculteurs se mêlent aux piaillements des merles et aux jacasseries des tourterelles. En un mot, ma vallée perdue au cœur des Monts entre en automne dans le calme et la sérénité, loin des rumeurs du monde. Que de bruit en effet, que d’agitations de toutes parts !

Les catastrophes hier sur le devant de la scène, incendies gigantesques, inondations dévastatrices, coulées de boues meurtrières ont balayé les cataclysmes qui les précédaient et seront inexorablement remplacées par de nouveaux bouleversements tout aussi dramatiques. Manifestement, même après plus de quatre milliards cinq cents millions d’années d’existence, la Terre poursuit ses aménagements, indifférente à la vie qui la recouvre et qui l’anime. Mésanges, pinsons et chardonnerets sont de bien peu de poids face à la puissance de ses convulsions. Bergeronnettes, hirondelles et étourneaux ont beau tenter, chaque année, d’échapper aux bourrasques hivernales, ils retrouveront au sud d’autres bouillonnements et d’autres spasmes climatiques qui mettront leurs vies en périls. Et l’Homme dans tout cela ?

Du haut de la Mer de Glace, Monsieur Perrichon s’exclamait déjà que l’Homme est bien peu de chose. Pourtant, nos grands experts en tout l’affirment haut et fort, l’Homme lui-même serait responsable de bien des maux qui l’accablent. Lorsque, il y a quatre cent cinquante mille ans, Sapiens apprenait à domestiquer le feu, il n’imaginait pas les dégâts qu’il causerait par la suite. Ici, un mégot négligemment jeté sur le bord de l’autoroute détruit plus de 7000 hectares de forêt, là, un barbecue allumé en bordure d’une aire de stationnement pour cuire les traditionnelles saucisses anéantit 4000 hectares de garrigue, ailleurs, aiguisé par la sécheresse et le vent, un immense brasier réduit en cendres plus de deux cent mille hectares de forêt californienne, des maisons et des vies. L’Homme qui croyait maîtriser le feu en est aussi victime.

Il y a deux cents ans, l’Homme Moderne a découvert le pouvoir de la machine à vapeur et de l’électricité. Il pénétrait alors dans une ère nouvelle qui lui permettrait, croyait-il, de déjouer les détours de la nature. Mais là encore, il se retrouve non seulement prisonnier de ses nouveaux démons mais aussi victime de ses excès. On ne croit plus à grande chose aujourd’hui sinon parfois, trop souvent, à des balivernes mais se tisse dès lors une nouvelle religion qui se donne pour mission de "sauver la planète" des méfaits des Humains, l’écologie. Mais contrairement aux autres religions, elle ne prétend pas sauver l’Homme malgré lui mais sauver la nature elle-même. Comme si l’Homme n’en était pas partie prenante. Qu’importe qu’il ne puisse plus vivre, disent ses thiriféraires, si les coquelicots continuent de fleurir, les papillons de les butiner et les petits oiseaux de chanter. Vive le "grand soir", lorsque l’Homme ne sera plus ! La nature, au moins, n’aura plus à redouter cet ultime et terrible prédateur !

Rassurons ces collapsologues au petit pied :  tout le monde est bien d’accord pour sauver la Planète et nombreux sont encore les humains qui veulent y vivre. Reste hélas et comme toujours à s’entendre sur la manière ! Et là...

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Commentaires
L
On ne fait que passer, ne vous dérangez pas...
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M
On pollue même l'espace qui devient un nouveau "terrain de jeu" pour les trop riches
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