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Chroniques d'un vieux bougon
1 septembre 2023

Chère Pénélope.

la_sieste

Chère Pénélope. Je ne pourrai éternellement expliquer mon silence depuis six mois par ta seule présence sur mon ordinateur. On ne me croira pas. On dira que j’exagère. Que les chattes n’y dorment pas 24h sur 24 parce que ce n’est pas assez confortable pour elles. Elles préfèrent bien les canapés et les fauteuils. Ce qui est vrai. Mais il suffisait que je me dirige vers mon bureau pour que tu t’allonges sans vergogne sur le clavier avec un ronronnement moqueur. J’avoue toutefois que lorsque, ces jours derniers, la chaleur s’est faite caniculaire, tu choisissais plutôt le carrelage avant de disparaître sous les frondaisons à la nuit tombée à la recherche d’un filet d’air. Mais c’est moi, alors, qui n’avais pas le courage de coucher sur mon écran les "étonnements" qui me taraudaient.

Pourquoi, en effet, les médias ont-ils fait si grand cas de cette chaleur qu’on associe depuis toujours à l’été ? Je ne me souviens pas que les températures étaient plus clémentes qu’aujourd’hui lorsque, gamin, j’étais réquisitionné pour les corvées des foins puis des moissons. Et comme il fallait se dépêcher pour finir avant que n’éclate quelque orage, il n’était pas question de se prélasser au pied du champs à l’ombre des noisetiers avec un verre de cidre à la main. Mais qui joue encore de la fourche pour entasser les bottes de paille dans la remorque ? Les temps changent.

Toutefois, il ne faut pas se montrer trop exigeant envers les journaux télévisés. Pendant les "vacances", la politique ne leur offre plus guère matière à commenter et à critiquer. Ils doivent dès lors se rabattre sur leurs marronniers. Ainsi des résultats au baccalauréat en début juillet avec le constat alarmant de la chute vertigineuse de son niveau. Comme si le réchauffement climatique avait une influence inverse sur l’enseignement ! Une amie du village me racontait qu’en triant de vieux documents, elle avait retrouvé un cahier à elle datant de l’époque bénie où elle fréquentait encore les bancs du cours moyen deuxième année de l’école communale. Le maître y avait écrit en mage d’une dictée et à la plume sergent-major, zéro faute. Elle a imposé le même exercice à sa dernière petite fille qui doit intégrer le collège à la rentrée prochaine. Verdict : au moins trois fautes par ligne. Les temps changent !

Les grandes questions philosophiques, quant à elles, demeurent. Ainsi, de passage dans la région, mon vieil ami Jean Duchateau s’est-il fait un malin plaisir de me poser cette question existentielle alors que nous écoutons religieusement Anne-Marie Dubois interpréter au piano la Prédication aux Oiseaux de Franz Liszt. Les croyants des religions du Livre, dit-il, affirment que leur dieu est non seulement le seul et l’unique vrai dieu mais que, de plus, il est partout et en tout ; en un mot qu’il est omnipotent et donc, qu’il peut tout. Pourrait-il dès lors décider de ne pas exister ?

Voilà qui devrait, ma chère Pénélope, occuper tes réflexions pendant quelque temps et me laisser ainsi accéder à mon ordinateur pour faire, moi aussi, ma rentrée.

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Commentaires
A
Ravie par cette Rentrée d'un Ulysse disputant à sa Pénélope le clavier tisseur de chroniques que j'avais tant de plaisir à parcourir ! Que les dieux vous soient cléments à tous deux !
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B
Bonjour<br /> <br /> Bien aise de’ vous retrouver<br /> <br /> J ai toujours eu des chats, et ai bien rit en vous lisant<br /> <br /> Vite, achetez un ordinateur portable, que vous rangerez dans un tiroir lorsque vous ne l utiliserez pas...hi hi hi<br /> <br /> Bonne continuation à vous, et cajolez bien votre minette...<br /> <br /> Bicounette87
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L
En mai le matin avant l'école, corvée de ramassage de la fleur d'oranger et l'été le jasmin qui vous casse les reins
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L
chez nous, le soleil est moins violent mais les marées toujours aussi puissantes (112 ce jour)<br /> <br /> amitiés bretonnes
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L
Cher Vieux Bougon, vous relatez, avec une émouvante nnostalgie,la rencontre avec votre univers d'enfant. Et, cette conscience d'être, vous a permis de faire, de créer, d'exister. Souvent nous croyons, par erreur, que nous sommes seuls au monde. Mais on oublie une chose. Le monde est moins seul grâce à nous. Alors, Litz, Dieu, oui bien sûr, néanmoins on ne fait pas rien en vivant, on agit sans le savoir. Nous ne sommes pas rien et pourtant rien n'est achevé. Et, tout comme vous, Vieux Bougon, ne perdons jamais pas notre âme d'enfant 😎
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